24 mars 2020

L'idée de départ : la PERMACULTURE

Industrialisation. Pesticides. Biodiversité. Hectares. Production. Productivité. Tracteurs. Machines. Blé. Monoculture. Abeilles. Fleurs. Fruits. Hybrides. Engrais. Chimie. Herbicides. Cancer. Marché. Supermarché. Hypermarché. Importation. Exportation. Gâchis.
Ça fait pas rêver quand on met tous ces mots bout-à-bout... Autant de mots que l'on retrouve pourtant dans notre manière de produire et de consommer la nourriture, dans notre cher monde occidental. Doit-on trouver ça normal, pas normal mais trop vague pour s'y intéresser ? ... C'est une doctrine que l'on appelle plus communément la politique de l'autruche, ou comment ne jamais se sentir concerné par les "grands problèmes".

En gros, l'idée de départ provient de cette doctrine, et du fait que OUI, en tant que consommateur de ce monde je peux choisir de dire merde à la nourriture de merde... Sujet complexe dans un monde qui nous conditionne quelque peu.
L'idée de départ est donc celui de la permaculture, que j'ai trouvé au fil de mes recherches sur des modes alimentaires et de vie permettant un équilibre sain entre Humain et Nature.

Permaculture : Perma (de permanent) - Culture (de agriculture), soit la somme des notions SE NOURRIR + RESPECTER L'ENVIRONNEMENT. Pour cela, on utilise des principes que la Nature nous inculque, c'est-à-dire la reproduction d'écosystèmes naturels permettant :
  • un équilibre entre ce dont l'Humain a besoin et ce que la Nature peut lui apporter
  • d'éviter le gâchis en produisant en fonction des réels besoins de chacun. C'est ce que l'on appelle l'agriculture vivrière
  • l'association de plantes pour éviter les invasions parasites (animales et végétales)
  • pesticides, engrais, herbicides et autres produits chimiques : nous n'en avons plus besoin
  • une optimisation de la productivité alimentaire pour un travail minimum du jardinier
"Pas vrai." "Faux." "Beatnik". "Utopiste." "Quel ramassis de conneries." "J'y crois pas, je ne veux même pas essayer." "Ah ouais, et on fait comment ??"

La preuve dans les articles suivants, par ma propre expérience de jardinière passionnée mais novice.
Parce que moi aussi, j'avais du mal à y croire, et pourtant il s'avère que finalement, ce n'est pas si fou que ça, c'est peut-être d'ailleurs trop simple pour être considéré...
Ça vous dit de vous y intéresser tout de même un peu ?...

2 janv. 2017

Episode 2 : 14m² de Juin à Septembre

Pour la saison estivale, les choix se sont portés sur les légumes chaleureux :
tomate, poivron, concombre, aubergine, haricot, courgette.

Dans les grands carrés en bas du maïs a poussé, servant de tuteur aux plantes grimpantes (haricot, concombre, melon, courge) et favorisant encore le gain de place.

A gauche, des choux pommés ont été plantés pour les recevoir en fin d'été. Ce sont des légumes qui prennent pas mal de place mais à la croissance lente, des légumes à croissance rapide (radis, laitue, roquette) peuvent être envisagés au même endroit pour des récoltes échelonnées.



4 mai 2015

Episode 1 : 14 m² de Février à Mai

Qu'est-ce que j'ai planté ?


Première période où les légumes les moins frileux vont pouvoir s'épanouir sur 14 petits m².
Voici ce qu'on trouve sur notre mini terrain de jeu :

Aromates : 

Basilic, Ciboulette, Fenouil, Lavande, Mélisse, Menthe, Oseille, Persil (sa 2ème année, il fait un peu la tronche), Sauge, Romarin, Thym citron, Verveine citronnelle

Engrais vert : 

Lin, Trêfle

Fruits : 

Fraise, Framboise

Fleurs : 

Bourrache,Capucine, Cosmos, Mauve, Oeillet d'inde, Souci

Légumes : 

Carotte + Carotte "Atomique Red" (variété rouge), Épinard, Fève, Laitue, Oignon + Oignon de "Saint Turjan"(variété autochtone d'Oléron), Oseille, Pomme de terre de Corrèze, Radis + Radis Mantanghong, Roquette

En ce qui concerne l'aménagement des légumes, j'ai choisi le système en carrés.
Voici le plan des 14 m² :





16 févr. 2015

En 2015, un potager plus rentable

Nouveau plan de potager pour l'année 2015

2014 ayant été la première année de mon potager, elle m'a permis de faire face aux "désagréments" liés à la découverte des modes de culture.
Mon objectif étant bien d'optimiser la productivité de mes 14 m², je retiens les apprentissages des échecs de 2014 pour faire un potager 2015 plus astucieux !
Voici donc mes changements :

En arrière-plan, le potager surélevé
  • Mettre les aromates au même endroit
  • Surélever le potager pour augmenter la fertilité du sol et utiliser le principe de culture en lasagnes
  • Fertiliser la terre avec du compost et des végétaux en décomposition
  • Pailler beaucoup plus généreusement le potager pour mieux garder l'humidité du sol
  • Réagencer le potager pour mieux tenir compte des espaces ombragés et des plantes supportant l'ombre 
  • Cultiver des fruits et légumes toute l'année en répartissant les cultures dans le temps, en 3 fois : de Février à Mai, de Mai à Septembre et de Septembre à Février.

Dans les prochains articles, je vous fais part des détails de mon plan de potager, et des essences choisies pour cette année 2015 : 
Episode 1 : 14 m² de Février à Mai
Episode 2 : 14 m² de Mai à Septembre (bientôt disponible)
Episode 3 : 14 m² de Septembre à Février (bientôt disponible)



15 oct. 2014

La permaculture, pour faire court...

1. Qu'est-ce que c'est ?


De PERMAnent et agriCULTURE, la permaculture a été mise en avant en Australie dans les années 70. Elle est une méthode de conception paysagère issue de l’observation et du mimétisme de la nature, permettant de développer des modes de vie respectant l’environnement et viables économiquement. Pour cela, elle s’appuie sur 3 piliers éthiques :

LE SOIN A LA TERRE :

Les activités humaines soignent et protègent la terre plutôt que la nuire.
> Pas de travail de labour de la terre pour permettre l'abondance des micro-organismes
> Pas d'intrants sauf du compost naturel destiné à approvisionner la terre
> Associations de plantes pour favoriser la biodiversité et éviter les invasions parasitaires

LE SOIN AUX PERSONNES :

Satisfaire nos besoins fondamentaux.
> Optimiser la productivité alimentaire pour un travail minimum du jardinier
> Privilégier la production sur de petites surfaces pour plus de soins
> Cultiver de multiples variétés pour satisfaire les besoins nutritionnels humains

LE PARTAGE ÉQUITABLE :

Un équilibre entre ce dont l'humain à besoin et ce que la Nature lui apporte.
> Eviter le gâchis énergétique et en nourriture, en produisant en fonction des réels besoins de chacun
> Fonctionner en "cycles", c'est-à-dire que le déchet d'un élément est l'énergie d'un autre

2. Agriculture conventionnelle et permaculture : quelques points de comparaison


En agriculture conventionnelle ou biologique :

Surface de l'exploitation : 55 ha en moyenne
Densité de végétaux : faible
Mode de culture : essentiellement horizontal
Mécanisation : OUI
Labour de la terre : OUI
Intrants chimiques et biologiques : OUI
Sensibilité aux aléas climatiques : OUI
Performance environnementale : faible
Performance économique : variable
Performance sociale : 0,028 à 0,045 UTA/ha


UTA : Unité de Travail à l'Année
ha : hectare
En permaculture : 

Surface de l'exploitation : 1 ha max idéalement
Densité de végétaux : élevée
Mode de culture : 3 dimensions
Mécanisation : minimum
Labour de la terre : NON
Intrants chimiques et biologiques : NON
Sensibilité aux aléas climatiques : OUI
Performance environnementale : élevée
Performance économique : 1.000 m² font vivre 1 pers. par an
Performance sociale : en moyenne 7 UTA/ha

3. La permaculture, c'est l'avenir et c'est vrai


En définitive, tous les points de comparaison mentionnés s'accordent sur le fait que la permaculture est un mode agricole DURABLE, répondant à la fois aux attentes environnementales, sociales et économiques de la planète.
N'attendons pas alors que le ciel nous tombe sur la tête pour avancer. La permaculture, pionnière, innovante ? A la fois oui et non. En gros c'est simple, c'est imiter la Nature.
Les seules difficultés pour moi résident dans le fait qu'elle ne soit pas encore suffisamment "étudiée" pour prouver son efficacité.
N'hésitons plus alors à diffuser les pratiques et les techniques de la permaculture parce que CA MARCHE !




8 juin 2014

Ca pousse bien ! Vous voulez voir ?

Quelques photos de la croissance du Jardin du Bienheureux, pour votre plaisir oculaire et pour égayer vos papilles.

Pour mémoire et pour les sceptiques, cette croissance et bel et bien issue d'un jardinage écologique et qui n'a presque pas nécessité de désherbage (environ 30 minutes par semaine). Alors bien sûr il y a des mauvaises herbes, notamment dans les chemins créés spécialement pour le déplacement du jardinier, mais celles-ci ne gênent pas la croissance des plantes et sont limitées sur les rangs, du fait de l'ajout de paillis de chanvre pour ralentir leur prolifération.

En Mars 2014, le jardin semble endormi et pourtant...
13 mars 2014

28 mars 2014

En Avril 2014, les jeunes pousses se renforcent...
10 avril 2014

23 avril 2014

En Mai 2014, quelques plantes sont déjà à récolter...
7 mai 2014

17 mai 2014

25 mai 2014 (vue Sud-Nord)

29 mai 2014

29 mai 2014

Le coût de l'année 0

Dans le questionnaire que je vous ai proposé en début d'année 2014, vous avez été nombreux à me répondre que "jardiner coûte cher"... Je suis donc partie de ce raisonnement pour affirmer ou infirmer que jardiner coûte cher, que jardiner rapporte peu, que jardiner c'est plus d'efforts que de réconfort.

Partons de l'année 0 (soit l'année 2014), année où l'on débute et où l'on commence un peu à tâtons avec pour départ pas mal de choses à acheter parce qu'il y a tant à faire. L'année 0 risque-t-elle alors de nous coûter cher ? Que nous fait-elle gagner en échange ?
Réponse dans cet article et les suivants, qui étayeront chaque année le budget du Jardin du Bienheureux.

LES ACHATS DE L’ANNÉE 0 : 204,95€



1. Les outils : 60,20€ 

Bêche : 18,00€
Râteau (il en existe des moins chers !) : 32,90€
Serfouette : 2,90€
Transplantoir : 2,50€
Arrosoir 11 litres : 3,90€

2. La matière première : 15,90€ 

Paillis de chanvre, 200 litres : 12,90€
Compost (acheté à la communauté de communes) : 3,00€ pour 60 kg

3. Les graines et caïeux : 77,90€ 

Ail : 6,00€
Basilic : 2,90€
Bourrache : 2,30€
Camomille : 4,50€
Carotte : 2,90€
Ciboulette : 1,00€
Courgette spaghetti : 4,90€
Epinard (x2): 8,00€
Fève : 6,10€
Laitue : 5,10€
Lin 500g : 5,80€
Menthe : 2,90€
Oeillet d'inde : 2,90€
Oignon : 1,70€
Panais : 2,90€
Persil : 1,90€
Radis : 1,90€
Roquette : 1,90€
Souci : 1,90€
Trêfle blanc 500g : 10,40€


4. Les plants : 59,95€ 

Concombre : 1,00€
Courgette (x2) : 4,60€
Fraise (x10) : 9,40€
Framboise (x2) : 11,80€
Lavande : 1,50€
Mélisse citronnelle : 4,50€
Melon : 1,00€
Oseille : 4,50€
Poivron (x2) : 2,00€
Potimarron : 2,30€
Romarin : 1,95€
Thym Citron : 4,50€
Tomate (x5) : 10,90€


LES ECONOMIES DE L’ANNÉE 0 : 
- 172,48 € 

Voici après quelques mois de retard, les résultats du rendement pour l'année 0


Au total, sur 19 variétés de fruits et légumes plantés, 13 ont porté leurs fruits et seulement les 5 variétés suivantes ont eu des rendements intéressants : épinard,roquette, radis, carotte, oignon.

Pour les autres variétés, j'ai constaté :
  • les plants de fève ont été souillés par les pucerons
  • les tomates ont donné des fruits minuscules
  • les plants de courgette, courge, potimarron et melon ont été rattrapés par l'oïdium
  • Un manque d'eau et de minéraux dans le sol probable, qui a entraîné le blocage de la croissance des plantes
  • Des variétés ont été plantées à des endroits trop ombragés du potager par rapport à leur demande d'ensoleillement.
Total des récoltes sur la base des prix au kilo et à la pièce des fruits et légumes biologiques : 32,47 €

Pour l'année 2015, pas de panique !

Bien, pour l'année 2015, on retient les leçons que 2014 nous a inculqué et on recommence, en mieux. Rendez-vous dans mon prochain article pour voir les réajustements en cliquant sur le lien ci-dessous :
Et n'oubliez pas de votre côté que se tromper est un apprentissage précieux pour devenir un jardinier exceptionnel !

28 avr. 2014

Les résultats du questionnaire sur le jardinage sont arrivés !


Bonjour à vous,

Après quelques semaines de patience et de « mise en boîte », j’ai le plaisir de vous faire parvenir le fruit de votre travail, celui d’avoir pris quelques minutes pour me renseigner sur vos affinités avec le jardinage.

Je remercie profondément les 213 personnes ayant pris le temps de partager leurs ressentis, qu’ils aiment jardiner ou non. Dans tous les cas, vos réponses me sont précieuses pour poursuivre le travail engagé jusqu’à présent. 
Pour accéder aux résultats, c'est ici : le jardinage : qu'est-ce que vous (n') aimez (pas) chez lui














24 avr. 2014

Etape 5 : organiser les semences et les plantations

Faut-il choisir des graines ? des plants ? Les deux ?

A cette question je ne saurai vous donner de réponse précise, par contre voici quels ont été mes choix :

  • N'ayant pas de place pour réaliser des semis et les conserver au chaud le temps qu'ils poussent et s'acclimatent, j'ai décidé d'acheter des plants pour les variétés "estivales" : melon, courge butternut, courgette, tomate, potiron, concombre.
  • J'ai également pris des plants pour des végétaux que je souhaitais accessibles rapidement : lavande, romarin, thym citron, mélisse citronnelle, oseille, framboise, fraise.
  • Pour le reste de mes choix, j'ai acheté des graines.

En fonction de mes choix et du climat de ma région, j'ai réalisé un "calendrier végétal" me permettant d'organiser mon travail de semis-plantations.


Etape 4 : définir le plan de son potager

Pourquoi un plan de potager ?
Je rappelle que l'objectif principal de notre potager est de coller au mieux aux logiques de la nature. Pour cela, nous nous appuyons sur 3 principes déterminants :
  • la SYMBIOSE : nous cherchons ici à créer un potager de cultures associées, où les organismes (végétaux et animaux) "s'aident et se protègent entre eux".
  • l'OPTIMISATION DE L'ESPACE : "la nature n'aime pas le vide". Tout comme elle, nous allons utiliser au mieux l'espace que nous possédons en 3 dimensions, c'est-à-dire aussi bien verticalement qu'horizontalement.
  • le FONCTIONNEMENT EN CYCLES : tout comme l'être humain, la nature fonctionne en cycles (naissance-développement-vie-mort). En permaculture, il est important de considérer ces cycles et de les inclure dans le design de notre potager. 
 A partir de ces 3 principes, faire un plan de potager est donc déterminant pour 2 choses :
  1. prévoir une rotation des cultures pour éviter l'épuisement du sol et brouiller les pistes des ravageurs. Par ailleurs, certaines plantes ne s'apprécient pas elles-mêmes, c'est-à-dire que si vous les plantez au même endroit l'année suivante, elles ne pousseront pas ou très peu (par exemple les carottes, les rosiers).
  2. faciliter la lecture de votre jardin et vous permettre de ne pas vous énerver lorsque vous vous dites "qu'ai-je planté et à quel endroit cette année/l'année précédente/il y a x années ?"

Comment faire ?
1. Définir les plantes que l'on souhaite récolter dans son jardin

Vous avez certainement des préférences culinaires, des envies spécifiques.
Pour ma part et sans jugement, j'ai fait une liste des plantes que je souhaitais trouver dans mon potager.
J'ai ensuite éliminé quelques plantes par rapport au climat (je voulais des mangues et des avocats, mais il fait trop froid chez moi), au sol (mon sol est calcaire, je voulais des myrtilles qui poussent en sol acide), à la superficie (pas assez de place pour faire pousser des pommes de terre et des arbres fruitiers tels que pommiers et pêchers) et à mes préférences (au final, je n'aime pas trop les haricots verts...)
Résultat : sur 58 variétés souhaitées, j'ai décidé d'en garder tout de même 37 !



2. Reporter le potager sur papier, à une échelle appropriée. 

J'ai réalisé un plan de mon jardin au 1/20ème (1cm sur le papier représente 20cm au potager), échelle lisible et suffisamment grande pour décrire les végétaux.
Dans le sens de la longueur, j'y ai tracé des bandes de 1cm de large (soit 20cm de large dans la réalité). Ces 20cm représentent la largeur minimum nécessaire à l'espacement des végétaux entre eux et sont notamment utilisés dans le livre le poireau préfère les fraises.

3. Prévoir des rangs fertilisants dans le design du potager.

Les rangs dits "fertilisants" sont des rangs de plantes permettant aux minéraux du sol de ne pas s'épuiser pour l'année suivante. Pour ma part et d'après différentes lectures, j'ai utilisé deux plantes comme fertilisants naturels :
- le trêfle : pratique car sa présence réduit la montée des mauvaises herbes dans le jardin. Les allées de trêfles servent de passage pour le jardinier, en plus de nourrir le sol. N'ayez donc pas peur de marcher dessus une fois les pousses sorties de terre.
- l'épinard : riches en saponine, ses feuilles coupées et laissées sur place enrichissent le sol. Vous pouvez également en couper quelques unes pour des préparations culinaires.

En fonction des associations bénéfiques entre les plantes, j'ai ainsi pu réaliser le design de mon petit potager.